Bras de fer SNECS/Gouvernement : les sections universitaires dénoncent un « génocide académique »

Elles se sont réunies le mardi 25 février 2020 à la place Amadou Boubacar (AB) de l’Université Abdou Moumouni  de Niamey pour manifester leurs ras-le-bol quant à la situation qui prévaut actuellement dans les universités publiques depuis le déclenchement de la crise qui oppose les enseignants chercheurs au ministère de tutelle.

A travers une déclaration de presse conjointe, sur laquelle on note la signature de tous les Secrétaires Généraux des huit universités du pays qui ont fait front commun pour faire face à la presse et dénoncer en grande pompe ce qu’ils appellent « génocide académique ».

La déclaration était axée sur un contexte international, national, académique et social :

Au plan international, les sections universitaires ont évoqué l’invasion du coronavirus en Chine et demandent au gouvernement nigérien une meilleure prise en compte de la question en prenant toutes les dispositions nécessaires pour épargner, voire même rapatrier les nigériens vivants actuellement en Chine.

Au plan national, la déclaration évoque l’actualité du jour qui défraie la chronique au Niger. En l’occurrence l’audit sur l’affaire d’achat d’armes, et interpellent le gouvernement à « poursuivre en toute transparence et avec fermeté l’affaire afin de faire la lumière et de trainer devant les juridictions compétentes tous les responsables de cet acte ignoble »

Au plan académique, le point culminant de cette rencontre attendu par le nombre presque innombrable des étudiants ayant fait le déplacement, trace la situation dans laquelle les universitaires sont condamnés à vivre. « Les sections universitaires condamnent avec la dernière énergie la prise en otage de l’enseignement supérieur par le gouvernement et le  SNECS » a indiqué M. Daouda El Souley Mahamadou, secrétaire général de la section universitaire de Tillabéry désigné par ses pairs pour la lecture de la déclaration. Il poursuit : « depuis l’enclenchement de cette crise, on a observé une grève de plus de cinq mois qui a paralysé et qui paralyse encore les universités publiques nationales et met en péril l’avenir de toute une génération »

Pour rappel, le SNECS dans son bars de fer avec le gouvernement décide de considérer comme réaliser les semestres impairs, ce qui est inadmissible pour les universitaires qui, à ce sujet mettent en garde les différents rectorats « les étudiants ne peuvent en aucune manière accepter d’être injustement sacrifiés » ont-ils déclaré, et demandent l’implication de la plus haute personnalité du pays, le président de la république en évoquant l’article 12 de la constitution qui consacre le droit à l’éducation et à l’instruction.

Et enfin sur le plan social, les universitaires ont exigé des autorités une meilleure prise en considération des bourses et l’aide sociale.

« Nous exigeons également la mise en circulation immédiate de tous les bus octroyés aux UPN qui sont actuellement garés au CNOU sans aucun entretien ».

Tout en réaffirmant leur disponibilité au dialogue, les sections universitaires ont demandé à leurs militants en déplacement de regagner leurs universités respectives car les prochains jours seront décisifs au cas où les deux antagonistes feront la sourde d’oreilles.

Danguida Almoustapha pour Niameyinfo.