Le président béninois Patrice Talon a déclaré jeudi matin vouloir « rétablir rapidement les relations » entre le Bénin et ses voisins qui ont connu des coups d’Etat, dans un discours à la nation devant l’Assemblée nationale.
Le chef de l’Etat a affirmé qu’il y avait « un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point voire prendre acte », évoquant notamment le Niger, où en juillet, un coup d’Etat, condamné par la communauté internationale, a renversé le président Mohamed Bazoum.
Dans un discours à la Nation prononcé ce jeudi, le numéro 1 béninois s’est d’abord préoccupé du sort des populations nigériennes ‘‘ le Bénin n’a jamais voulu ni souhaité que les sanctions imposées par les instances communautaires et internationales, aient pour effet de compliquer le quotidien des populations ou de leurs rendre la vie encore plus difficile, c’est pourquoi notre diplomatie n’a pas manqué d’adresser de manière discrète et répétée des messages à ces pays frères notamment le Niger’’ a-t-il déclaré.
Patrice Talon poursuit en indiquant qu’il est ‘’convaincus qu’il y a un temps pour condamner, un temps pour exiger et un temps pour faire le point voire prendre acte, mais prendre acte requiert que nos interlocuteurs jouent leur partition en rassurant, en exprimant clairement leurs intentions, mais aussi leurs attentes vis-à-vis de la communauté internationale, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui’’. Il faut dire que la tension est palpable entre Niamey et Porto-Novo, au point où plus de 5 mois après le coup d’Etat, les frontières entre les deux pays sont toujours fermées, mettant en péril leurs relations commerciales.
Mais le dirigeant béninois récemment mandaté avec ses pairs du Togo et la Sierra Leone pour faciliter les échanges entre les militaires nigériens et la communauté internationale, estime que l’heure est au dialogue : ‘’c’est dire, que la balle est belle et bien dans le camp des autorités de fait, qui doivent donner des gages de leur volonté de discuter et d’entendre aussi les préoccupations légitimes de la communauté internationale à laquelle le Benin appartient, autrement, ce serait un blanc-seing donné à quiconque voudrait par les armes, déstabiliser nos Etats et remettre en cause la démocratie’’ a soutenu Patrice Talon.
Reste à savoir si le message est passé du côté de Niamey, qui ces derniers mois, n’a pas manqué de pointer Cotonou du doigt, comme base arrière d’une tentative de reprise du pouvoir par une intervention armée.
Sources: AFI.