Le Niger a adopté le jeudi 9 mars, au conseil des ministres deux plans pour consolider ses mesures dans la protection sociale des personnes vulnérables. Notamment pour lutter contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, et les facteurs, causes de vulnérabilité comme les inondations ou la sécheresse.
Plan national de réponses à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle 2023
Il s’agit du plan national de réponses à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle 2023. Au moment où l’Unicef tire la sonnette d’alarme contre la dénutrition des femmes et des adolescentes. C’était à l’occasion de la journée de la femme, ce 8 mars. Dans son rapport datant de ce jour l’institution onusienne indique « Les adolescentes et les femmes rencontrent des difficultés pour accéder à une alimentation nutritive. La faible diversité des régimes alimentaires des adolescentes et des femmes est préoccupante, en particulier dans les pays fragiles. Moins d’une adolescente ou femme sur trois bénéficie d’une diversité alimentaire minimale au Soudan (10 %), au Burundi (12 %), au Burkina Faso (17 %) et en Afghanistan (26 %). Au Niger, le pourcentage de femmes accédant à cette diversité a diminué, passant de 53 à 37 % entre 2020 et 2022. ».
Dans son évaluation de la situation alimentaire en novembre 2022, le Niger estime à plus de 5 millions de personnes dans le besoin d’assistance alimentaire en 2023. Contre 6 millions et demi de personnes en 2022. Côté besoin d’assistance nutritionnelle, c’est près d’un 1 million et demi de personnes pour 2023 contre 2 millions et quelques 393 810 en 2022. Le budget national pour soutenir ce plan est plus de 263 milliards de F CFA, en légère baisse par rapport à 2022.
D’autres plans stratégiques ont été également à l’ordre du jour.
Plan des actions de politique humanitaire et de gestion des catastrophes
Le deuxième plan adopté le même jour est celui des actions de politique humanitaire et de gestion des catastrophes 2022-2026.
Ce plan vient donner un cadre de déroulement à la Politique humanitaire et de gestion des catastrophes du pays, en vigueur depuis 2020. Pour une meilleure coordination des besoins humanitaires. Englobant tout l’appareil des aides humanitaires, gouvernementales et non gouvernementales. En 2023, le pourcentage de la population estimé dans le besoin humanitaire s’élève à 17 %, soit 4,3 millions de personnes. Par rapport à 3,1 millions de personnes en 2022. En tête des régions où on dénombre le plus de vulnérabilité se trouve Tillabéry, à la fois victime d’insécurité et de crise alimentaire.
L’un des points forts de ce plan est de « s’attaquer aux causes profondes des vulnérabilités ». Tout en garantissant l’assistance humanitaire d’urgence et la recherche des solutions durables. Le budget prévisionnel 2023 pour relever le défi se chiffre à plus de 198 milliards et 549 millions de F CFA.
Ainsi le Niger renforce sa politique à l’endroit des personnes vulnérables en y en intégrant la vision 2050 de la CEDEAO. L’un des piliers de cette vision est l’inclusion sociale avec la sécurité.
Talatah ABDOU BAHAR pour Niameyinfo.