Les fortes pluies enregistrées au cours de l’année 2020, ont affecté plusieurs infrastructures dans la ville de Maradi, la capitale économique du Niger. Le pont de Bakassomouba qui a une importance stratégique risque de rompre tandis qu’à Tibiri Gobir, la construction du pont chevauchant le Goulbi, a pris du retard suite aux récentes inondations.
L’hivernage 2020 a fortement touché le district de Guidan Roumdji et restera un mauvais souvenir pour les « maradawa ». Le pont de Bakassomouba qui joue un rôle incontournable dans le domaine sécuritaire et économique, a été englouti par les eaux, créant un blocage pendant au moins un (1) mois. Cette infrastructure permet de relier le chef-lieu de département à la commune rurale de Guidan Sori. Elle compte 11 travées qui sont organisées de façon à permettre la conduite des eaux. Pendant les saisons pluvieuses, le Goulbi coupe les populations de leurs champs, les obligeant à utiliser des pirogues traditionnelles pour faire la jonction avec leurs parcelles de cultures
Pour le préfet de Guidan Roumdji, Sahabi Assoumane « Si rien n’est fait avant la prochaine saison des pluies, le pont risque de céder et il faudra contourner par Maradi pour passer d’une rive à l’autre du Goulbi. Sans ce pont, la sécurité ne sera pas assurée car il n’existe pas de moyen pour traverser directement le Goulbi. La seule alternative est de passer par Maradi, rejoindre Madaroumfa et passer par son pont. Ce qui est très long et très couteux ». Le préfet rappelle également que « sur le plan économique l’isolement de la commune rurale de Guidan Sori qu’engendrerait un possible effondrement du pont aura une répercussion sur l’approvisionnement en fruits et légumes, surtout la pastèque que la commune achemine vers de grandes villes comme Niamey. Durant la période d’impraticabilité du pont de Bakassomouba, le marché même de Guidan Roumdji a subi un coup énorme car la population qui vient de la rive gauche semble être majoritaire ».
Au regard de cette urgence, les autorités des communes concernées, notamment celles de Guidan Roumdji et de Guidan Sori, se sont concertées pour trouver une solution au problème de la traversée. Selon Sahabi Assoumane « nous avons apporté les ressources nécessaires pour colmater dans un premier temps la tranchée à l’aide de sacs de sable. Ensuite sollicité l’aide de l’entreprise en charge de la construction de la route Guidan Roumdji- Tiadi (dans la commune urbaine de Tibiri) pour fournir de la latérite et stabiliser provisoirement la structure du pont ».
Pour sa part, Adamou Tsalha, un des guides de la commune, précise que « pour le moment, à part le pont, les travaux concernent la clôture de l’école publique, première école primaire de Tibiri. Il y’a aussi l’aménagement des voies d’accès car avant c’était tout un calvaire pour les emprunter, surtout en fin de saison d’hivernage ».
A la fin de l’hivernage, l’entreprise en charge de la construction du pont, s’est aussitôt mise à retravailler les flancs avant la réception de l’ouvrage par le Gouvernement. Elle a aussi accéléré le rythme de travail « pour pouvoir le livrer bien avant le début de la prochaine saison pluvieuse ».
La réhabilitation de cette infrastructure, constitue un « ouf de soulagement » pour la population de la commune rurale de Tibiri Gobir, malgré le mécontentement de certains dont les maisons sont fissurées où effondrées à cause des travaux de terrassement liés à la construction du pont.
Zabeirou Gagara, directeur départemental de l’Equipement à Madaroumfa, a confié que « l’entreprise a porté plainte devant les tribunaux de Niamey car elle s’est sentie lésée par la construction de la retenue d’eau. Le seuil était plein, l’eau a débordé et a changé d’itinéraire. Au lieu de passer par le grand pont comme prévu par les calculs techniques, l’eau est passée par un autre chemin avant de toucher la route et causer des dégâts».
Il est à noter que cette infrastructure routière contribue déjà à booster l’économie de la zone, en la reliant directement aux régions de Katsina et de Zanfara au Nigeria.
Fatouma Akiné pour niameyinfo.