18ème édition de Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle : 20 ans après, l’heure du bilan et des perspectives

C’est ce mercredi 02 septembre 2020  que le Niger a officiellement lancé les activités marquant la Célébration de la journée africaine de la médecine traditionnelle commémorée 31 août et placée cette année sous le thème « deux décennies de la médecine traditionnelle 2001-2020 : quel progrès pour les pays ». C’était au stade général Seyni Kountché de Niamey en présence de nombreuses associations et regroupements de tradi-thérapeutes mais aussi des premiers responsables du Ministère  de la Santé Publique et de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) venus marquer leur attachement à la valorisation et à la promotion de la médecine traditionnelle.

Le lancement des activités de la  Journée Africaine de la Médecine Traditionnelle au Niger a été marqué ce mercredi par cérémonie officielle débutée par une série d’allocutions. C’est la représentante de l’OMS au Niger, Dr Anya Blanche qui a ouvert le bal en insistant sur l’importance de la médecine traditionnelle « la médecine traditionnelle comme vous le savez est utilisée depuis des siècles pour améliorer le bien-être des populations et continue de jouer un rôle essentiel dans les soins de santé. En effet, elle contribue à l’accroissement de l’accès aux soins et la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) donc l’amélioration de l’état de santé de la population. Elle tire sa quintessence de la riche et exceptionnelle biodiversité de plantes romantiques et médicinales. La médecine traditionnelle est aussi une industrie prometteuse que les pays africains peuvent exploiter plus et exporter à l’international. ».

Dr Anya Blanche a aussi tenu à rappeler l’importance ainsi que les progrès de la médecine traditionnelle durant la période de la pandémie du covid-19 : « Pendant la pandémie de la maladie à coronavirus  (COVID-19), la médecine traditionnelle africaine été sous le feu des projecteurs, en commençant par les débats intenses qui ont entouré l’utilisation du COVID-Organics en tant que traitement potentiel de la COVID-19. Des mesures ont été prises pour accélérer les études sur ce remède, à l’effet d’en généraliser la production au cas où son efficacité serait avérée. Reconnaissant le besoin impérieux de mener des actions supplémentaires, l’OMS joint sa voix à celles qui ont lancé un appel en faveur de la 3^ème décennie de la médecine traditionnelle africaine. Cette décennie donnera l’occasion d’exploiter au mieux le plein potentiel que recèle la médecine traditionnelle africaine. L’ambition de l’OMS sous le leadership de la Directrice Régionale Dr Moeti est que la médecine traditionnelle africaine soit plus pleinement reconnue sur le plan international. L’OMS réitère ainsi son engagement à promouvoir les médicaments traditionnels sûrs et efficaces pour un meilleur bien-être des populations. Et lance un appel à l’ensemble des partenaires pour renforcer leur soutien à la médecine traditionnelle dans le processus d’atteinte de la CSU et pour l’amélioration de l’état de santé de la population. »

A sa prise de parole le Secrétaire Général Adjoint du Ministère de la Santé Publique, Bawan Allah Goubekoy a réitéré l’importance de cette médecine pour les peuples africains en général et le peuple nigérien en particulier : « c’est avec un grand plaisir que je m’adresse à vous en ce jour commémoratif de la journée africaine de la médecine traditionnelle. Le choix du thème retenu cette année « deux décennies de la médecine traditionnelle 2001-2020 : quel progrès pour les pays » n’est pas fortuit. L’utilisation par l’homme des substances médicales d’origine naturelle remonte à la nuit des temps. En effet, l’expérience montre que la médecine traditionnelle africaine obtient des résultats satisfaisants car, elle est présente et très importante dans la vie quotidienne. Au Niger, en cas de maladie la médecine traditionnelle reste le premier recours de 60 à 80 % de la population. Au cours des deux décennies de la médecine traditionnelle, le Niger a eu à faire des progrès pour l’institutionnalisation de cette dernière dans le système de santé au Niger. Pour cela dans la même lancée un certain nombre d’activités ont été réalisées par le Ministère de la Santé Publique : de la création de la Division en 2001, l’élaboration et la validation des stratégies nationale en 2002 d’intégration de la médecine traditionnelle dans le système, la formation des Tradi-praticiens sur les bonnes pratiques de fabrication des médicaments traditionnelles en 2009. », a-t-il rappelé. Le représentant des autorités sanitaires nigériennes n’a pas manqué de remercier les partenaires du Ministère de la Santé Publique(MSP) en particulièrement l’OMS pour leurs efforts dans la promotion de la médecine traditionnelle.

Eu égard à l’importance de cette médecine, le MSP ainsi que l’OMS invitent les chercheurs en médecine conventionnelle et les tradi-praticiens à travailler en symbiose pour faire avancer la recherche, les uns en donnant leurs recettes et les autres en appliquant leur rigueur scientifique. Il s’agira de prendre un engagement collectif pour une franche collaboration.  Les tradi-praticiens quant à eux ont apporté de l’eau ou moulin du MSP et de l’OMS qui œuvrent pour la reconnaissance effective de cette médecine. « Nous sommes sur la même longueur d’onde avec les autorités pour la mise en œuvre des mécanismes qui nous permettront de travailler en symbiose avec les médecins modernes. Nous avons nos associations qui ne cessent de nous sensibiliser par rapport à cela. En plus il y a certaines régulations que nous avons nous même instaurer pour la vente de nos médicaments qui sont reconnus » a ainsi déclaréAbdoulaye Djibo, chasseur guérisseur de Dakoro.

Cette cérémonie lançant la 18 édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle a été clôturée par un vibrant hommage rendu ainsi qu’une remise de témoignage de satisfaction à titre posthume aux pionniers de la médecine traditionnelle nigérienne. Il s’agit de : feu Damouré Zika,feu Mamane Amadou Dicko dit : Dan Dicko, feu Madame Talbot,  et feu Dr John Wright. Notons qu’une exposition-vente se tient sur l’esplanade de la mosquée Khadaffi de Niamey se tient jusqu’au 11 septembre prochain.

H.M Fatahou pour Niameyinfo.