« Ces mesures (…) visent à donner des pouvoirs de police aux autorités administratives pour endiguer de manière adaptée et proportionnelle la maladie en fonction de son évolution spatiale et temporelle », a précisé M. Marou Amadou, le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux dans un point de presse tenu à son cabinet sur la loi portant prorogation de l’état d’urgence sanitaire adoptée par l’Assemblée Nationale. L’objectif de la sortie médiatique est d’apporter des éclaircissements sur la loi adoptée par l’Assemblée Nationale lors de sa séance du samedi 11 avril 2020 et rappeler le contexte dans lequel l’état d’urgence sanitaire allant du 27 mars au 12 avril 2020 a été déclaré, par la même occasion apporter un démenti sur des rumeurs en lien avec la loi portant prorogation de cet état d’urgence.
« Pour rappel, dans le cadre de la protection de la population
nigérienne contre la pandémie liée au COVID 19, le Gouvernement a proclamé
l’état d’urgence sanitaire sur toute l’étendue du territoire national par
décret du 27 mars 2020 pour une période de 15 jours allant du 27 mars au 12
avril 2020, conformément à l’article 68 de la Constitution, et dans le respect
de la loi N° 098-24 du 11 aout 1998 modifiée et complétée par la loi N° 020 15-
07 du 10 avril 2015, fut proclamé l’état d’urgence sur toute l’étendue du
territoire de la République du Niger ; ceci par décret du 27 mars 2020 pour une
période de 15 jours allant du 27 mars au 12 avril 2020. Pour proroger cet état
d’urgence, le gouvernement est tenu de le faire par une loi », a rappelé le
ministre à l’entame de son point de presse.
Pour proroger l’Etat d’urgence le 8 avril 2020, le Premier Ministre a saisi le président
de l’Assemblée Nationale à l’effet d’examiner le projet de loi portant
prorogation de l’état d’urgence et a demandé par la même occasion à la
représentation nationale de l’adopter selon la procédure de discussion
immédiate. L’Assemblée Nationale étant en session s’est prêtée à l’exercice conformément à son règlement intérieur.
C’est ainsi que «le 10 avril 2020, le président de l’Assemblée Nationale convoquait la Commission des
Affaires Générales et Institutionnelles (CAGI), à l’effet d’examiner ledit
projet de loi et d’en faire rapport à la plénière de l’Assemblée. Au regard de
l’urgence de santé publique liée à la propagation inquiétante du coronavirus,
la CAGI, le même jour-après délibération s’est déclarée favorable à l’adoption
du projet de loi portant prorogation de l’état d’urgence sur l’étendue du
territoire de la République. Réunie en plénière dans la matinée du 11 avril
2020, l’Assemblée Nationale adoptait ladite loi à l’unanimité de ses membres
présents, opposition comme majorité après les explications du gouvernement », a expliqué le Ministre de la Justice, Garde des Sceaux.
Malheureusement, certaines personnes ont saisi, cette occasion pour
propager des informations graves et infondées sur les réseaux sociaux en
prêtant au gouvernement certaines intentions en vue de créer la psychose dans
notre pays, déplore M. Marou
Amadou. «Malgré la clarté de cette procédure, des voix s’élèvent y
compris dans le milieu intellectuel pour prêter au gouvernement des intentions
illégales tendant notamment à user de l’état d’urgence pour nuire à l’exercice
des libertés publiques, donner aux militaires des pouvoirs leur permettant de
porter atteinte à l’intégrité physique des citoyens ou encore en prendre
prétexte pour ne pas organiser les élections générales prévues pour le 27
décembre 2020 et bien d’autres choses ubuesques», a constaté le membre du gouvernement qui rappelle que la loi est
adoptée pour proroger les mesures déjà prises le 27 mars 2020 dans le cadre de
la lutte contre la propagation du COVID 19. Les mesures tendaient entre autres
à restreindre ou interdire la circulation des personnes ; interdire à certaines
personnes de sortir de leur domicile ou mettre en quarantaine des personnes
affectées par la maladie ; ordonner la fermeture provisoire de certaines
catégories d’établissements recevant du public à l’exception des marchés ;
ordonner la réquisition de tous biens et services nécessaires à la lutte contre
la pandémie ; prendre des mesures temporaires de contrôle des prix. « Ces mesures n’ont pas pour vocation à
responsabiliser les forces armées de quelque manière que ce soit et bien au
contraire visent à donner des pouvoirs de police à l’autorité administrative
(ministres et gouverneurs) pour endiguer, de manière adaptée et
proportionnelle, la maladie en fonction de son évolution spatiale et temporelle
», a-t-il précisé.
Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a rappelé aussi, que c’est
dans ce sens que le gouvernement, a d’ores et déjà, pris la plupart de ces
mesures qui se résument pour l’essentiel à la fermeture des frontières terrestres
et aériennes ; l’isolement sanitaire de la ville de Niamey, épicentre de la
maladie ; l’interdiction des transports en commun ; et le confinement de
personnes affectées par la maladie. « Par conséquent, dans l’intérêt de tous,
et conformément aux instructions du Président de la République, et en
application de toutes les mesures édictées par le gouvernement, nous réitérons
notre appel à leur respect. C’est pour l’heure, la seule voie de salut », a
soutenu M. Marou Amadou, tout en invitant la population au calme et à la
vigilance. Le ministre de la Justice a saisi cette occasion pour rappeler aux
Nigériens que le non-respect des mesures édictées, conformément à la loi sur
l’état d’urgence, peut exposer tout contrevenant à des peines allant de 15 jours
à 2 mois
d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 500.000 francs.
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