Ce n’est un secret pour personne, au Niger le mois de ramadan rime avec la hausse vertigineuse des prix des produits de consommation de premières nécessités. L’Edition 2019 n’échappe pas à la règle et ce malgré les différents appels des autorités et leaders religieux à l’endroit des commerçants à la veille du mois béni de ramadan.
A l’orée du mois de Ramadan de cette année 2019, le Chef du gouvernement nigérien, Brigi Rafini a adressé le 4 mai dernier, ses bons vœux à ses concitoyens. Dans son adresse, il a notamment exhorté les « opérateurs économiques à la modération dans leurs transactions commerciales ». Tout comme lui, de nombreuses personnalités et des leaders religieux, ont émis le même souhait. De toute évidence, ces différents appels sont tombés dans des oreilles de sourds. Il suffit en effet de se transporter dans les marchés de Niamey pour s’en rendre compte. C’est à cet exercice que s’est plié un reporter de Niameyinfo.
En l’espace de quelques jours, les prix de certains, produits alimentaires pour la plupart, ont connu une nette hausse. Certains ont vu leur prix doubler, voire tripler. L’exemple le plus probant est celui de la pomme de terre, particulièrement prisée en cette période de jeûne. De 250 Fcfa le kilo, elle s’achète désormais entre 600f et 700 Fcfa. Moussa Hamani est un jeune revendeur, s’explique : « nous n’avons pas le choix que de vendre le kg à 700f si nous ne voulons pas perdre nos investissements. Imaginez-vous qu’on nous transporte désormais le sac à raison de 2500f l’unité, à cela s’ajoute la rareté du produit due à une forte demande ». La spéculation en ce mois de ramadan concerne donc toute la chaîne d’approvisionnement en passant par le transport avant de se répercuter sur les étals dans les marchés.
Et la pomme de terre n’est pas le seul produit concerné. Les fruits se vendent désormais à prix d’or, au grand dam des consommateurs. Ces derniers ne savent à quel saint se vouer. S’ils dénoncent la mauvaise foi des commerçants, ils déplorent également le silence assourdissant des organisations de défense des consommateurs. Au-delà des habituels discours, aucune action concrète n’est menée de concert avec les ministères concernés pour contraindre les commerçants à maintenir leurs prix inchangés en période de jeûne. Les mesures d’accompagnement annoncées par le gouvernement, si elles sont effectives, sont loin d’avoir une incidence sur le panier de la ménagère. « C’est tous les ans la même chose dans le mois de Ramadan, les prix grimpent mis rien n’est fait. Le consommateur est livré à lui-même. On ne peut pas nous à notre niveau, forcer les commerçants à baisser leurs prix », confie, un acheteur dépité.
Cette année particulièrement, les consommateurs nigériens subissent doublement voire triplement cette période de privation. En plus de la hausse excessive des prix des denrées alimentaires, de la canicule, ils doivent également faire face aux problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité pendant ce mois de Ramadan. Si après toutes ces tribulations, le jeûne et les prières ne sont pas directement acceptés « Là-Haut », c’est qu’il n’y a pas de justice.
Waliyullah T. et Ibrahim M.L. pour Niameyinfo.