Le gouvernement gabonais a annoncé, à l’issue du Conseil des ministres de mardi 12 août 2025, une nouvelle mesure visant à interdire aux expatriés l’exercice de plusieurs petits métiers. L’objectif affiché : lutter contre le chômage et permettre aux Gabonais de reprendre la main sur une partie de la petite économie nationale.
La liste des activités désormais interdites aux étrangers comprend le commerce de proximité, la réparation et l’envoi de téléphones ainsi que de petits appareils, la coiffure et les soins esthétiques de rue. L’orpaillage artisanal, l’achat de récoltes, l’exploitation de petits ateliers ou encore les machines de jeux sont également concernées.
Si certains saluent une volonté de prioriser l’emploi local, d’autres estiment que cette mesure ne répond pas aux attentes réelles des demandeurs d’emploi. Devant le palais de l’Assemblée nationale, une centaine de diplômés, membres du Mouvement de lutte contre le chômage, ont organisé un sit-in pour réclamer leur intégration dans la fonction publique.
« Ce pays compte des titulaires de masters, de licences, de BTS. Il faut que ces profils soient valorisés à leur juste niveau, explique Humber Essono Messa, porte-parole du mouvement. Ce n’est pas pour dénigrer les petits métiers, mais ce n’est pas la solution à la crise de l’emploi qualifié. »
Selon plusieurs habitants de Libreville, les Gabonais manifestent peu d’intérêt pour les petits métiers visés par le gouvernement, ou disposent de ressources financières insuffisantes pour démarrer une activité.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.