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L’art et la culture nigérienne à l’ère de la Refondation : un dynamisme plombé par un soutien limité

by marthe carmelle
août 13, 2025
in CULTURE
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Les industries culturelles et créatives, occupent une place croissante dans le développement économique, social et identitaire du continent africain. Portées par une jeunesse dynamique, une diversité culturelle exceptionnelle et l’essor du numérique, elles sont aujourd’hui au cœur de stratégies nationales et de partenariats internationaux. Au cœur de l’Afrique de l’Ouest, le Niger continue d’affirmer une identité culturelle vibrante, façonnée par la richesse de ses peuples et de ses traditions. On constate qu’en 2025, le Niger est à la croisée des chemins entre la valorisation de ses racines et une ouverture vers le monde. Malgré le dynamisme des artistes et des acteurs culturels, le secteur des arts et de la culture est en proie à plusieurs défis.

De nos jours, dans plusieurs pays africains, les industries culturelles et créatives impactent largement l’image du continent sur la scène mondiale. Les festivals, expositions et échanges culturels sont des leviers puissants pour le dialogue, la réconciliation et la promotion de l’unité, comme l’ont rappelé les consultations régionales africaines en vue de la conférence UNESCO MONDIACULT 2025. Un appel fort a été lancé pour que la culture soit reconnue comme un objectif de développement durable à part entière, avec des recommandations pour allouer au moins 1 % des budgets nationaux au secteur culturel et mieux mesurer son impact sur l’économie, l’éducation, l’égalité et l’environnement.

Diversité, Jeunesse, Innovation : le trio gagnant

Ce secteur au Niger est en pleine mutation, porté par l’innovation, la jeunesse et la diversité. « La culture nigérienne est riche et diversifiée, reflétant l’histoire et la tradition d’un pays qui a été un carrefour important pour les échanges culturels en Afrique de l’Ouest » déclare M. Boka Abdoulaye, acteur culturel et ancien cadre du Ministère de la culture. En effet, partir à la découverte du Niger, c’est voyager hors des sentiers battus où nature, authenticité et identité culturelle sont encore préservées. Cette identité culturelle se constate  dans la vie quotidienne des populations, à l’occasion des festivités notamment la cure salée, le guerouel, le bianou. D’autres fêtes non de moins importantes méritent d’être signalées malgré la pause de certaines : il s’agit de wassakara (fête Haoussa costumée), la fête Azna (des animistes à Massalata – Konni), les Fantasias, la lutte traditionnelle, le hotoungo, la boxe traditionnelle ou dambé. Parallèlement, des événements dédiés à la photographie, au cinéma ou aux arts de rue commencent à émerger, révélant un désir de diversification des expressions culturelles, souvent encouragé via des partenariats internationaux ou des initiatives des ONG.

Un secteur à l’abandon ou en manque de structuration ?

Malgré que Niamey, la capitale bouillonne d’initiatives culturelles, en 2025, les créateurs nigériens font de plus en plus face à de nombreux défis. Il s’agit entre autres de l’accès aux financements et la structuration, la formation et la professionnalisation, l’ouverture sur les marchés et le rayonnement international. « On se sent abandonné. Il y a un certain manque d’engagement politique. Des fois nous avons l’impression que les cadres du ministère de tutelle sont les ennemis des artistes. Pour certaines activités, ou même pour répondre à des appels d’offres internationales, on demande juste une lettre de recommandation ou une signature pour certains documents mais impossible de les avoir. Même la question du statut de l’artiste reste aux oubliettes. Au Niger, il y a des artistes simples et des artistes d’Etat» plaide M. Almoustapha Ambarka Hassane, chargé de développement culturel au centre culturel nigérien Moustapha Alassane, avant d’ajouter que « déjà avant,  le secteur des arts et de la culture au Niger avait du mal à s’exporter, alors avec la situation politique et sécuritaire actuelle du pays, on peut dire qu’on va droit au mur ou on est déjà dans le mur. Plusieurs manifestations culturelles sont constamment annulées ou reportées ». Pour continuer dans le même sens que M. Ambarka, l’artiste Diassibo tchiombiano dit Dias artiste chanteur, peintre et designer, soutient plutôt que ce sont les artistes eux même qui manquent d’organisation et de solidarité « on n’a pas une organisation financière, on n’arrive pas à se structurer. Nos parents ne nous ont pas appris à penser à demain,  « gobe taba Kanta », que demain se débrouille dit on en haoussa. On n’a pas de fortune en chantant… », « Il faut investir et aussi accepter de faire un autre métier à coté sinon tu vends ton talent à vil prix. C’est même d’ailleurs pourquoi certains artistes se prostituent. Il faut aussi noter qu’on a pas vraiment des investisseurs dans ce secteur, et aussi un public qui n’est pas très consommateur ».  M. Dias rajoute également que « l’accès aux financements reste limité pour de nombreux créateurs et entrepreneurs culturels. Les initiatives internationales cherchent à combler ce manque, mais une structuration locale plus forte est nécessaire. Aussi, le renforcement des compétences, la formation aux métiers de la culture et la transmission intergénérationnelle sont des priorités pour assurer la pérennité du secteur.  Mener des actions collectives entre artistes et acteurs culturels, est la première solution pour mener le combat ».

Dans une interview accordée à nos confrères du quotidien le Sahel, M.Boka Abdoulaye affirme que : « Par le passé, les artistes font des tournées pour aller à la rencontre des gardiens de la tradition pour se former et collecter des informations avant d’arranger leurs chansons. Ce qui fait qu’ils mettent sur le marché des chansons pleines de sens du début à la fin. Aussi, la population doit soutenir les acteurs  et les professionnels de la culture en participant à leur concert, en achetant leurs œuvres et en consommant ce qu’ils sont en train de faire. Aux médias de voir dans quelle condition ils vont faire la sélection des œuvres nigériennes pour qu’ils mettent en avant dans leur diffusion pour promouvoir la consommation locale de nos produits », avant de conclure que «  la promotion de nos valeurs culturelles est une affaire de tous surtout que nous sommes dans un contexte de changement social, comportemental et de mentalité ».

Nous soulignons également le cas de l’Institut National des Arts et de la culture (INAC), qui, en tant que seul institut public dédié aux arts au Niger, occupe une position stratégique. Il est appelé à jouer un rôle majeur dans la structuration du secteur culturel national et dans la formation des futurs administrateurs de la culture. Toute fois les défis sont nombreux. L’infrastructure, les équipements pédagogiques, les espaces de création, les supports de formation manquent cruellement. Pour transformer l’ambition en réalité, l’INAC a besoin d’un appui renforcé de l’Etat, des collectivités, des partenaires internationaux et du secteur privé. « Nous lançons un appel à tous ceux qui croient en la culture comme moteur de développement. Il est temps d’investir dans cette jeunesse créative, de soutenir ce jeune institut qui a une vision mais manque de moyens concrets pour la mettre en œuvre. L’art ce n’est pas uniquement une question de don. C’est aussi un métier qui s’apprend, se structure et se perfectionne. Le public mérite de voir des œuvres abouties portées par des artistes formés, qui maitrisent les codes et les exigences de leur discipline ». explique M. Souleymane Ibrahim, Directeur Général de l’INAC lors de la célébration de la sortie de sa toute première  promotion d’étudiants en animation culturelle.

L’enjeu est désormais de consolider ces dynamiques, d’investir dans la formation, l’infrastructure et l’entrepreneuriat culturel, et de garantir un accès équitable à la culture pour tous, dans l’esprit « l’union fait la force, la division fait la faiblesse ».

Le Niger construit un récit culturel pluriel. Si les infrastructures artistiques et autres initiatives culturelles restent à développer, la vitalité et la créativité des créateurs nigériens laissent présager un avenir prometteur pour les arts et la culture dans la région. Les créateurs nigériens écrivent une histoire commune : celle d’un pays qui se raconte, s’affirme et inspire bien au-delà de ses frontières.

Vous pouvez désormais lire chaque Mercredi un article dans votre rubrique « Culture » sur Niamey info.

Tags: ArtCultureDiversitéInnovationJeunesseNiameyinfoNigerrefondationuneUNESCO MONDIACULT 2025
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