Les fours risquent de rester éteints ce lundi 4 et mardi 5 août 2025 dans l’ensemble des boulangeries du Niger. En effet le syndicat patronal des boulangers et pâtissiers du Niger (SPBPN) a appelé à une grève générale de 48 heures sur tout le territoire national. À travers ce mouvement, les professionnels du secteur entendent dénoncer une nouvelle réglementation du ministère du Commerce, qu’ils jugent inadaptée aux réalités du terrain.
Le syndicat précise que cette mobilisation n’a aucun lien avec les mesures sanitaires actuellement en vigueur, qu’il dit « saluer et respecter pleinement ». Il s’agit d’un mouvement strictement professionnel, motivé par des conditions de travail devenues, selon les artisans, « économiquement intenables ».
La grogne porte notamment sur l’imposition, par la nouvelle réglementation, des farines de types T55 et T65, presque inexistantes sur le marché local. Les boulangers dénoncent également l’obligation d’adopter une méthode de pétrissage standardisée, inadaptée aux équipements dont disposent la majorité des ateliers nigériens.
Mais au-delà des aspects techniques, c’est l’ensemble de l’équation économique qui est remise en cause. Depuis 2023 les coûts de production auraient doublé, notamment à cause de la flambée du prix de la farine passée de 280 000 à plus de 600 000 FCFA la tonne. Le SPBPN critique aussi la fixation du prix de la baguette par les autorités sans prise en compte des charges réelles supportées par les boulangers. Une situation qui, selon eux, pousse nombre d’artisans au bord de la faillite.

Le syndicat dénonce également une « campagne de dénigrement » à son encontre, orchestrée selon lui par l’Agence nigérienne de métrologie et du contrôle, via un rapport perçu comme partial. Faute de concertation, les boulangers ont opté pour la grève, considérée comme un ultime signal d’alarme.
Le SPBPN prévient que sans réponse rapide et concrète de la part du gouvernement, ce mouvement pourrait être prolongé au-delà des 48 heures annoncées.
Par cette mobilisation, les boulangers ne cherchent pas uniquement à protester, mais lancent un appel pressant au dialogue. Ils demandent une révision concertée des textes réglementaires, prenant en compte les réalités économiques et techniques des professionnels.
Rappelons que cette grève fait suite à l’Arrêté ministériel n°0058/MC/I/ANMC du 11 juillet 2025.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.