Le Niger s’apprête à rapatrier plus de 4.000 migrants d’ici juillet, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette initiative intervient dans un contexte d’urgente surpopulation des centres d’accueil du nord du pays, notamment à Agadez, où les autorités locales tirent la sonnette d’alarme.
« Une vague de refoulement sans précédent », selon les mots du gouverneur de la région d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, touche actuellement le Niger. En avril dernier, plus de 6.000 migrants ont été expulsés d’Algérie vers la localité frontalière d’Assamaka, dépassant à eux seuls le total des expulsions enregistrées sur les trois premiers mois de l’année. Une situation critique qui exacerbe la précarité dans cette zone désertique déjà sous tension.
Pour contenir ce flux massif, Niamey et l’OIM entendent accélérer le programme de retours volontaires, visant à désengorger les centres d’accueil saturés. Le dispositif ciblera les migrants originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, dont une grande partie avait entamé leur périple avec l’espoir de rejoindre l’Europe via la Méditerranée.
Le gouvernement nigérien, inquiet de l’impact sécuritaire de cette instabilité migratoire, multiplie les appels à la solidarité internationale. Le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, avait déjà, en début d’année, interpellé les partenaires internationaux, exhortant l’OIM et le HCR à organiser au plus vite les retours vers les pays d’origine.
Selon l’ONG Alarme Phone Sahara, plus de 31.000 migrants ont été refoulés d’Algérie vers le Niger depuis janvier 2024. Une statistique qui illustre l’ampleur de cette crise silencieuse, souvent reléguée loin des projecteurs. Derrière ces chiffres, ce sont des milliers de trajectoires brisées et de vies suspendues dans l’incertitude du désert nigérien.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
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