Le 17 mars 2025, le gouvernement nigérien a annoncé son retrait de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), marquant une rupture significative avec cette institution.
Cette décision, prise seulement deux mois après son départ de la CEDEAO, revêt une forte dimension symbolique, car le Niger fut l’un des quatre pays fondateurs de l’OIF en 1970 à Niamey. Elle intervient dans un contexte de tensions accrues depuis le coup d’État militaire du 26 juillet 2023. En réponse à ce renversement, l’OIF avait suspendu le Niger de ses instances en décembre 2023, appelant au retour à l’ordre constitutionnel et à la libération de président déchu. En réaction, les autorités nigériennes avaient interrompu toute coopération avec l’organisation.
Depuis le coup d’État, les relations entre le Niger et la France, ancienne puissance coloniale, se sont fortement détériorées. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie a mis fin aux accords militaires avec Paris et exigé le départ des troupes françaises. En octobre 2023, plusieurs rues et monuments de Niamey ont été rebaptisés afin d’effacer certaines références françaises.
La directrice de la communication et porte-parole de l’OIF, Mme Oria K. Vande Weghe, a exprimé ses regrets face à cette décision, la qualifiant de « dommage collatéral d’une situation géopolitique qui la dépasse », tout en assurant que l’organisation resterait « près des Nigériens ».
Ce retrait survient alors que le monde célèbre la 30ᵉ édition de la Semaine de la langue française et de la Francophonie. Il s’inscrit dans une série de décisions visant à affirmer la souveraineté du Niger et à redéfinir ses alliances internationales, traduisant une volonté d’émancipation de l’influence française et de reconfiguration de ses partenariats sur la scène mondiale.
Le Burkina Faso ayant déjà amorcé une démarche similaire, la question demeure : Le Mali, troisième membre de l’Alliance des États du Sahel (AES), suivra-t-il cette même voie et quittera l’OIF ?
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo
